SUBSTANCES CHIMIQUES DE SYNTHÈSE: DES MINISTRES DE L’ENVIRONNEMENT INQUIETS AU SUJET DES EFFETS COCKTAILS TOUT EN RETARDANT UNE ACTION AU NIVEAU EUROPÉEN !


SUBSTANCES CHIMIQUES DE SYNTHÈSE: DES MINISTRES DE L’ENVIRONNEMENT
INQUIETS AU SUJET DES EFFETS COCKTAILS TOUT EN RETARDANT UNE ACTION AU
NIVEAU EUROPÉEN !

Les ministres de l’Environnement sont inquiets au sujet des effets
cocktails des substances chimiques de synthèse… mais tout en
retardent toute action au niveau européen !

Le 22 décembre, les ministres de l’Environnement
de l’Union Européenne se sont réunis à Bruxelles pour leur Conseil. A
cette occasion, ils ont exprimé leurs craintes concernant les risques
encourus par l’environnement et la santé humaine à cause des effets
dits cocktails des substances chimiques toxiques, en particulier les
substances pouvant perturber les hormones. Malgré leurs inquiétudes,
les Ministres ont choisi de reporter toutes décisions pour résoudre ce
problème, notamment celles qui consisteraient à réduire les expositions
multiples à de telles substances.

Le RES, le MDRGF, le WWF et Greenpeace saluent la reconnaissance par les Ministres des risques liés aux « effets cocktails ».

Mais nos associations tiennent aussi à rappeler qu’il serait urgent de mettre en œuvre des mesures immédiates
pour réduire les expositions multiples aux substances chimiques dangereuses
et leur substituer sans attendre des alternatives sûres.

Des études de plus en plus nombreuses, chez l’animal, mais aussi chez l’homme

[1]

montrent que les substances chimiques perturbant les hormones (les « perturbateurs endocriniens ») jouent un rôle dans les malformations à la naissance
, dans l’accroissement du nombre de cas de cancer,
des testicules et le déclin de la qualité du sperme. On estime ainsi
qu’un homme jeune sur cinq est affecté, ce qui a un impact en termes de
fertilité [2]

.

D’autres études montrent un accroissement des données préoccupantes
quant à l’exposition à ces mêmes substances. Ainsi une exposition à
certains « perturbateurs endocriniens » apparaît liée à une
augmentation des cancers du sein [3]

.

On trouve parmi ces substances chimiques perturbant les hormones,
certains phtalates, assouplissants décelables dans des plastiques (PVC,
PET…) présents aussi bien dans certains revêtements de sols que des
chaussures, ou encore le bisphénol A, largement utilisé pour fabriquer
certains biberons en plastique, les revêtements de canettes et de
boîtes

de conserve. On en compte aussi parmi les pesticides ou les biocides, dont la législation européenne est en cours de révision

[4]

.

En dépit de ces constats alarmants, les Ministres européens n’ont fait
qu’inviter la Commission européenne à rendre un rapport analysant les
écarts entre la législation européenne existante et les modifications
appropriées à proposer.

La date limite de remise de ce rapport par la Commission a été reportée
à 2012, ainsi il faudra encore attendre des années avant que les
amendements nécessaires à la législation actuelle soient discutés.
Compte-tenu des données scientifiques et des risques pesant sur la
santé, un tel délai est inacceptable.

« Nous rappelons que chaque jour d’exposition aux perturbateurs
endocriniens pendant la gestation signifie un risque pour le nouveau-né
et le futur adulte » déclare André Cicolella, porte-parole du RES.

Nos ONG exhortent la Commission européenne à préparer dès à présent des
amendements concrets à apporter à la législation sur les effets
combinés des substances chimiques, notamment dans le règlement REACH [5]

, et ce afin de protéger la santé des citoyens européens et leur environnement.

Nos ONG appellent aussi les entreprises et les Etats membres à mettre
en place immédiatement des alternatives de substitution sûres et à
adopter des mesures de réduction des expositions aux substances
chimiques, en priorité celles pouvant perturber le système hormonal [6]

.

André Cicolella

Président du Réseau Environnement Santé

François Veillerette

Président du MDRGF

Pascal Husting

Directeur Général de Greenpeace-France

Serge Orru

[1]

Voir le rapport Weybridge (1996)

www.eea.europa.eu/fr/publications/92-828-3351-8/at_download/file

[2]
Voir le rapport CHEM Trust, par le Prof R. Sharpe, sur les troubles de
la reproduction chez l’homme et le rôle potentiel des facteurs
chimiques environnementaux (incluant les substances chimiques qui
perturbent les hormones), 2009

http://www.chemtrust.org.uk/documents/ProfRSHARPE-MaleReproductiveHealth-CHEMTrust09.pdf

[3]
Voir le rapport CHEM Trust et HEAL, écrit par le Prof A. Kortenkamp,
sur le cancer du sein et l’exposition aux substances chimiques qui
perturbent les hormones, 2008

http://www.chemtrust.org.uk/documents/BCexposuretochemicals.pdf

[4]

Pour plus de précisions sur ce point, contacter le MDRGF.

[5]
REACH est l’acronyme de la législation européenne sur l’enregistrement,
l’évaluation, l’autorisation et la restriction des substances
chimiques.

[6]
Une étude danoise récente a révélé des inquiétudes concernant les
risques des enfants de 2 ans exposés à des substances chimiques
combinées, particulièrement les substances qui perturbent les hormones,
généralement présentes dans l’alimentation, l’environnement domestique
et des produits de toilette.

http://www.mst.dk/Udgivelser/Publications/2009/978-87-92548-81-8.htm

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